
E179 - Géométrie variable de la rencontre d’Ataiun anthropomorphé avec la déesse Aritimi
Acrylique sur toile 60 X 60 cm / 23, 62 x 23, 62 inches - 2014.Tout savoir sur cette toile
- 2014
- 179 - Géométrie variable de la rencontre...
- 178 - Géométrie variable de la rencontre...
- 177 - Géométrie variable de la rencontre...
- 176 - Géométrie variable de la rencontre...
- 2007
- 083 - Cortège macédonien en Etrurie
- 082 - Harpie chasseresse
- 081 - Six étrusques poursuivis par une femme
- 080 - Mamekapoteo ou Je souffre et je désire
- 079 - Enlèvement de Koroné
- 078 - Amoureux aux Oiseaux du lac ...
- 077 - Viol avorté d'une ménade en furie
- 076 - Si vis pacem para bellum
- 075 - Le retour de Tereus
- 074 - Attaque d'abeilles en Etrurie
- 073 - Promenade champêtre en Etrurie
- 072 - Exhibition d'une équilibriste celte en Etrurie
- 2006
- 071 - Joueuse d’Aulos
- 070 - Potnia Thèrôn
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INFORMATION AU LECTEUR : Cette géométrie variable se décline en quatre tableaux indépendants avec des textes identiques, référencés E176 –177–178 & 179 qui peuvent également former un polyptyque de 60 x 240 cm / 23,62 x 94,49 inches.
ETRUSQUE / Nous connaissons tous plus ou moins la déesse Artémis, qui était la déesse de la chasse dans la mythologie grecque. Les romains la nommaient Diane et ses attributs étaient le cerf, l’arc d’or, le carquois et les flèches. . Ce que nous savons moins, c’est que les étrusques l'appelaient Aritimi (parfois Artumes).
Elle est la fille de Tins (Zeus) et de Latona (Léto), mais aussi la sœur d’Apulu (Apollon). Elle est associée à la lune, alors que son frère Apulu l’est au soleil. Nous savons également qu’elle envoyait la mort soudaine sur les femmes, ce qui ne l’a pas toujours rendue sympathique ! Nous n’avons pas oublié sa désagréable rencontre avec le chasseur Ataiun (Actéon) qui l’a surprise en train de se baigner nue. Pour le punir, elle le transforma en thérianthrope cervidé, mi-homme, mi-cerf, ce qui eu l’effet de retourner ses chiens contre lui qui le dévorèrent férocement. Bien entendu, l’histoire d’Aritimi est fort longue, mais nous ne nous arrêterons que sur ses rencontres particulières dans des géométries variables qui donneront une version nouvelle et plus heureuse de sa vie, que nous supposerons étrusque, par rapport à ce que nous avons appris à l’école quand nous étions encore écoliers !
Mais qui étaient ces fameux thérianthropes au nom aussi barbare ? On les appelait aussi zooanthropes parce que ces êtres humains ne l’étaient qu’à moitié, étant également animaux parfois de façon complète ou partielle. L’exemple le plus connu est celui du lycanthrope ou loup-garou en France. En effet la lycanthropie est, dans les mythologies, les légendes et les folklores principalement issus de la civilisation européenne, un humain qui a la capacité de se transformer, partiellement ou complètement, en loup, ou en créature anthropomorphe proche du loup. Cette transformation peut être due à plusieurs causes, comme une malédiction ou un rituel volontaire, et plus récemment la morsure d’un loup ou d’un autre lycanthrope. Elle se déclenche généralement durant la nuit et à chaque pleine lune, condamnant le lycanthrope à errer sous forme de loup jusqu’au matin. Les histoires de lycanthropes sont mentionnées depuis la mythologie grecque, elles sont étendues à de nombreux pays européens, et plus récemment au monde entier. Les lycanthropes sont majoritairement décrits comme des êtres maléfiques possédant les capacités du loup et de l’homme à la fois, une force colossale, et d'une grande férocité puisqu’ils sont capables de tuer de nombreuses personnes en une nuit. Ils se rappellent rarement leurs méfaits nocturnes après avoir repris forme humaine.
Hormis par le recours à la chirurgie et l’utilisation de costumes, la transformation physique d’hommes en loups est considérée comme impossible. Cependant, bon nombre de personnes, y compris érudites, y ont cru pendant des siècles et cette croyance perdure parfois encore. La lycanthropie est aujourd'hui scientifiquement reconnue comme symptôme d'une maladie mentale dans laquelle la personne se croit changée en loup, on parle alors de lycanthropie clinique.
Le thème de la lycanthropie est devenu un sujet de fiction moderne fréquent, abondamment repris dans les arts, les littératures « fantasy » et fantastique ainsi que l’audiovisuel, il est au centre d’un très grand nombre de films d’horreur et de sagas, bien que ces lycanthropes modernes puissent avoir des caractéristiques différentes des anciens, notamment leur vulnérabilité aux balles en argent. Heureusement pour mes choix, je n’ai pas retenu le loup, l’ayant préféré à son cousin, le chien !
Nous savons que cette transformation peut aussi se faire dans le sens inverse. L’exemple le plus connu est « La Belle et la Bête » dans le long-métrage de Jean Cocteau ou encore le classique d'animation des Studios Disney. Alors que son origine est sans doute celle d'Apulée, Amour et Psyché (extrait de l'Âne d'Or ou Les Métamorphoses), qui date du IIe siècle. En 1550, Francesco Straparola en donna une version qu'il avait tirée du folklore italien et qu'il publia dans ses Nuits facétieuses (Le Roi Porc, deuxième nuit, 1er conte). Il apparut pour la première fois en France sous la plume de Gabrielle-Suzanne de Villeneuve, en 1740, dans un recueil de contes, La Jeune Américaine et les contes marins, publié anonymement, où différents passagers d'une traversée maritime se racontent des histoires pour passer le temps. Il ne connut véritablement la célébrité que lorsqu'il fut abrégé et repris par Jeanne-Marie Leprince de Beaumont dans son Magasin des enfants en 1757. Cette dernière supprima, en particulier, toute la seconde partie, où Madame de Villeneuve relatait la querelle des fées expliquant l'origine royale de la Belle. C'est sur cette version que sont basées la plupart des adaptations ultérieures.
Evoquons maintenant le style de ces toiles inspirées de l’art de la période de la Grèce antique géométrique : Bien entendu, pour beaucoup d’entre nous, cette période est un peu confuse d’autant plus qu’il faut remonter très loin dans le temps pour nous en faire une idée et qu’obligatoirement nous avons peu d’information si ce ne sont quelques écrits et les trésors archéologiques présents dans la plupart des musées du monde. La période qui nous concerne commence 800 ans av.J.C. et ne dure que 300 ans, sachant que celle qui précède est dite celle des «Siècles obscurs » ce qui n’est pas un euphémisme !
De la période archaïque, il reste beaucoup de poteries peintes mais ces restes donnent une fausse impression de l'étendue de l'expression artistique grecque. Les Grecs, comme d'autres cultures européennes, considéraient la peinture comme la plus noble forme d'art. Le peintre Polygnote de Thasos, qui travaillait dans le milieu du Ve siècle av. J.-C., était considéré par les grecs de la même façon qu'étaient considérés plus tard Léonard de Vinci ou Michel-Ange.
Les peintres grecs travaillaient principalement sur des panneaux de bois, qui furent rapidement abîmés après 400 av. J.-C., car ils n'étaient plus entretenus. Aujourd'hui, bien peu a survécu de la peinture grecque. Il demeure quelques exemples de terre cuite peinte et des peintures sur les murs de tombes, surtout en Macédoine et en Italie, mais aussi à Alexandrie, à Cyrène ou en Thessalie. Des chefs d'œuvre de la peinture grecque, nous avons seulement quelques copies romaines, mais la plupart sont de qualité inférieure. La peinture sur la poterie, dont il reste beaucoup de vestiges, donne une idée de l'esthétique de la peinture grecque. Cependant, les techniques utilisées étaient très différentes de celles utilisées pour des peintures plus grandes. La peinture était à ses balbutiements à cette époque, et aucune œuvre n'a passé les siècles. La gamme de couleurs qui pouvait être utilisée sur les poteries de cette période était restreinte par les techniques de cuisson : noir, blanc, rouge et jaune étaient les couleurs les plus courantes. Les poteries gardaient leur couleur naturelle claire avec quelques motifs noirs.
L'art géométrique fleurit aux IXe et VIIIe siècles av. J.-C. Il se caractérise par de nouveaux motifs, rompant avec l'iconographie minoenne et mycénienne que vous connaissez, puisque je l’ai abordée pendant trois ans de 2008 à 2011 dans plus de 32 tableaux avec leurs commentaires joints, dont vous vous souvenez peut-être ?
Ces nouveaux motifs ou frises sont :
§ La grecque, qui est un motif d'ornement antique formé d'une ligne droite brisée effectuant des retours en arrière et constituant une bande.
§ Le méandre qui est un ornement proche de la grecque. Le méandre est composé de U enchaînés alors que la grecque dessine un tracé plus complexe comprenant des retours en arrière.
§ Le triangle.
§ Ainsi que d’autres motifs géométriques… (d'où le nom de la période). Ils sont disposés en bandes séparées des zones noires par des triples lignes. Au fil du temps, l'équilibre entre bandes décorées et bandes sombres est rompu en faveur du décor : les méandres et autres motifs finissent par recouvrir tout le vase.
Sur les toiles qui nous concernent, elles n’occupent que la moitié inférieure des motifs. Pour mémoire : Le créateur contemporain Versace s’est approprié ce style qui transfigure dans beaucoup de ses créations, jusqu’à en faire sa marque de fabrique.
Revenons au Géométrique Ancien (environ 900-850 av. J.-C.) où on ne trouve que des motifs géométriques, dans ce qu'on appelle le style du « Dipylon noir », qui se caractérise par un usage extensif du vernis noir, au Géométrique Moyen (environ 850-770 avant J.-C.), la décoration figurative fait son apparition : ce sont d'abord des frises d'animaux identiques (chevaux, cerfs, chèvres, oies, etc.) qui alternant désormais avec des bandes de motifs géométriques. Parallèlement, le décor se complique et devient de plus en plus foisonnant : le peintre répugne à laisser des zones vides et les remplit de rosettes ou de svastikas décoratifs. Cette démarche est nommée « horreur du vide » et n'aura de cesse jusqu'à la fin de l'époque géométrique. Quand à mon « désir du vide » personnel, il correspond à la moitié supérieure de chacune de ces toiles.
Au milieu du siècle apparaissent des figures humaines. Les représentations les plus connues sont celles des vases trouvées au Dipylon, l'un des cimetières d'Athènes. Les fragments de ces grands vases funéraires montrent principalement des défilés de chars ou de guerriers ou encore des scènes funéraires : πρόθεσις / próthesis (exposition et lamentation du mort) ouἐκφορά / ekphorá (transport du cercueil au cimetière). Les corps sont représentés de manière géométrique à l'exception des mollets, assez protubérants. Dans le cas des soldats, un bouclier en forme de diabolo, surnommé « bouclier Dipylon » en raison de son dessin caractéristique, recouvre la partie centrale du corps. Les jambes et les cous des chevaux, les roues des chars sont représentées les unes à côté des autres. La main d'un peintre de cette époque, appelé à défaut de signature « Maître du Dipylon », a pu être identifiée sur plusieurs œuvres, notamment des amphores monumentales.
À la fin de la période apparaissent des représentations mythologiques, probablement au moment où Homère met en forme les traditions du Cycle troyen dans l’Iliade et l’Odyssée. Cependant, la surinterprétation constitue là un risque pour l'observateur moderne : un affrontement entre deux guerriers peut être aussi bien un duel homérique qu'un simple combat ; un bateau échoué peut représenter le naufrage d'Ulysse ou de n'importe qui. Ce qui n’est pas le cas de ma seule figure humaine représentée quatre fois par la déesse Aritimi dans un gestuel évidement très géométrique !
Comme vous le savez, l’art étrusque a été redécouvert au XIXème siècle, dans de magnifiques et nombreuses tombes en Etrurie. Il était si raffiné que l’on a attribué cet art aux étrusques, alors qu’ils étaient pour la plupart grecs, il est vrai, avec des variantes exotiques originaires d’Asie Mineure en particulier, ce qui provoqua une nouvelle interrogation quand à leurs véritables origines ! Comme vous le constatez, je suis aussi resté un inconditionnel étrusque.
Sources principales : Wikipédia