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P180 - Préliminaires amoureux chez les Mimbres du Mogollon…
Découpe de bois en dentelle - Marouflage des masques en toile blanche cousues de fil rouge et peinture acrylique. Format : 120 X 101 x 4 cm. Poids : 12,5 kg pour le modèle fixe ou 25 kg pour le mobile. – 2014.Tout savoir sur cette toile
- 2014
- 180 - Préliminaires amoureux chez les Mimbres
- 2013
- 175 - Chasse amérindienne ordinaire...
- 174 - Cinq vies des Mimbres de Mogollon
- 169 - L'ORIGINE DU TIGRE SUR TERRE...
- 2012
- 168 - L'ORIGINE DU CHEVAL SUR TERRE...
- 167 - LA LETTRE D’AMOUR YOUKAGUIRE
- 166 - BRACTEATE D’UNE CAVALIERE...
- 164 - Diptyque bracteates des dieux ....
- 163 - Victor Brauner, entends-tu ma musique ?
- 162 - Bractéates de 12 cavaliers en furie...
- 2011
- 161 - Enlévement d'une joyeuse sabine
- 160 - Clin d'oeil philhelmien à Victor Brauner
- 158 - Cheval scythe à l’arrière-train retourné
- 157 - Noyade des envieux par péché d’orgueil
- 154 - Dieu scandinave à cheval et un oiseau...
- 153 - La déesse de l’amour Freyja à cheval
- 152 - Entre la mort d’un fils et le désespoir...
- 2010
- 140 - Déplacement royal d'Hor-Aha...
- 138 - Japonisme d'Aristote...
- 134 - Catdog
- 2009
- 118 - La bête de l'Apocalypse...
- 116 - Entrelacs chien et chienne...
- 2008
- 098 - Rapace avec poisson
- 097 - Le taureau à l'épi...
- 096 - Cheval couché
- 2007
- 133 - Hommage à Victor Brauner
- 084 - Femme aurige celte dans pleine lune
- 2006
- 069 - Lapin syrien
- 068 - Paon syrien XIème
- 067 - Ziz bird ...
- 066 - Antilope fatimide
- 065 - Zébu d'Asie centrale
- 064 - Oiseau Manisès XVIème
- 063 - Fabuleux orchestre anthropomorphe...
- 062 - L'APOCALYPSE
- 2005
- 060 - Fantaisie grotesque animalière
- 059 - Le convoi fantastique 2
- 058 - Le convoi fantastique 1
- 057 - Réinterprétation des images ...
- 056 - Naissance du protestantisme ...
- 050 - L'alphabet de la mort
- 2004
- 049 - Bacchus
- 048 - L'horloge des 12 dieux du vent...
- 2003
- 036 - les douze signes du zodiaque ...
- 035 - Etude couleurs pour LEO...
- 2002
- 034 - Les ménestrels
- 033 - Trois enfants aux oiseaux
- 2001
- 032 - De toutes les choses qu'on peut savoir
- 1999
- 030 - Fille au tambourin
- 029 - Du monogramme de Philhelm...
- 1998
- 028 - Le triomphe d'Anvers
- 027 - Etude pour le triomphe d'Anvers
- 026 - Sept enfants dansent une ronde...
- 025 - Danse 2
- 024 - Danse 1
- 1997
- 023 - Jeune cavalier...
- 021 - Cachette du monogramme de Philhelm
- 1996
- 022 - Glorification de l'abondance
- 019 - Le fils de Hans Leininger avec un chien
- 015 - Ab ovo...
- 013 - Croix humaine sur la flèche ...
- 012 - Apparition d'une créature ailée...
- 010 - Chiens andalous du 16ème
- 009 - Enfants avec une girafe
- 008 - Jeune fille en équilibre sur un crocodile
- 007 - Trois enfants et un félin dans une grotte
- 006 - L'attente du père
- 1995
- 004 - Les trompettes de Jéricho ...
- 1994
- 002 - Argentora
Tout savoir sur cette toile
Techniques employées et remarques préliminaires:
§ Découpe du motif en dentelle sur une planche de bois massif de 120 X 101 X 3 centimètres.- Le cadre fait partie intégrante de l'œuvre.
§ Vissage sur un contreplaqué bois de même format mais d’un centimètre d’épaisseur, soit au final 3 + 1= 4 cm.
§ Marouflage sur les deux têtes de masques en toile blanche brutes avec des coutures apparentes de fil rouge.
§ Plusieurs sous-couches de peintures préliminaires de protection spécial bois pour absorber les aspérités.
§ Ponçages successifs.
§ Finissage artistique avec une palette restreinte de peintures, afin de lui garder à la fois une apparence « Art Brut » sans être pour autant raffinée, ce qui correspond parfaitement aux contrastes saisissants de l’iconographie Mimbrenõs. Contrastes complexes certes, mais équilibrés qui suggèrent une lutte énergique des forces opposées. Nous pourrions par là-même, leur interpréter une volonté secrète de nous transmettre leur credo par leur seule écriture pictographique connue, qui finalement nous semble pleine de contradictions ?
§ Les ombres visibles sur le panneau de fond en jaune indien, n’existent pas lorsqu’on regarde l’œuvre originale, éclairée de face: ce sont des ombres portées qui ont de l’importance, eu égard à l’épaisseur du bois. Elles fragmentent cinétiquement les formes en leur donnant une couleur complémentaire en fonction de la source de lumière. L’éclairage final sera donc particulièrement important selon les effets voulus.
§ J’ai présenté le tableau avec le couple à la verticale, pour lui donner une image conventionnelle. Sur demande, l’œuvre peut très bien être mobile avec une fixation centrale à l’aide d’un roulement à billes, comme je l’ai fait pour d’autres tableaux (voir sur mon site : www.philhelm.com les références : M156-Chasse antique minoenne… ou B155-Chasse antique achéménide…ou P174-Cinq vies des Mimbres de Mogollon : rencontre, affinité, amour, révélation, famille). Dans ce cas, le couple pourra être présenté dans toutes les positions rotatoires de l’œuvre, l’homme ou la femme : l’un ou l’une, sur ou sous l’autre ?
§ Poids total : 12,5 ou 25kg. (La formule rotatoire nécessite un contrepoids fixe et plane qui sera de même portée.)
PINACOTHÈQUE / Ce tableau est inspiré de l’art funéraire d’une minorité amérindienne du Mogollon dénommée Mimbres (ou Mimbrenõs) et qui a totalement disparu il y a maintenant environ 1000 ans…et redécouverte en 1914 au sud-ouest du Nouveau-Mexique. Nous devons la mémoire de la survivance de leur passage sur terre à l’extraordinaire beauté de leurs poteries peintes. C’est actuellement ma troisième œuvre qui concerne cette tribu. Tribu dont j’ai eu l’occasion de détailler assez fidèlement leurs coutumes : références P174 et P175 sur mon site : www.philhelm.com
Le couple choisi pour cette œuvre était représenté peint à l’intérieur d’un bol funéraire posé sur la tête du défunt. Celui-ci était enterré accroupi dans une grande jarre, sous le plancher de son habitation, comme tous les membres de sa famille. Caractéristique supplémentaire de ce cérémonial : chacun avait un bol peint intérieurement et placé à l’envers sur leur crâne. Le bol avait été troué volontairement, avec un objet pointu, et ce, en leur milieu pour laisser « échapper l’âme du mort », et ce, selon les interprétations qui en ont été faites par les archéologues et anthropologues, et admises aujourd’hui. L’appellation souvent employée depuis est « Trou de respiration ». Il faut signaler qu’il n’existe nulle autre semblable coutume au monde connue à ce jour!
Comme leur écriture n’est pas connue, (si elle a existé) beaucoup de bols font référence à une caractéristique majeure de la vie du défunt, comme si on avait voulu laisser une trace de leur passage sur terre décrivant leur statut selon qu’il était chasseur, pêcheur, danseur, sorcier ou autre. Leur imagination étant fertile, nous découvrons souvent des animaux, mythiques ou réels qui nous révèlent un véritable et magnifique bestiaire.
Pour en revenir à notre tableau, il s’agit manifestement d’un accouplement ou de ses préliminaires. Les partenaires sont ici tous deux masqués. La femme est entièrement nue à part ses bijoux aux bras et aux chevilles. L’homme seul est entièrement tatoué selon des tracés curvilignes et géométriques complexes, récurrents chez les Mimbres ainsi qu’un grand oiseau mythique et symbolique sur son thorax. Dans leur incroyable et singulière iconographie, nombreux sont les Mimbres tatoués avec des tracés géométriques. Les animaux ne sont pas en reste puisque la plupart sont agrémentés de dessins géométriques, qui prennent parfois toute la surface de leur corps. Notons que parmi les milliers de poteries amérindiennes répertoriées, ceux des Mimbres sont immédiatement identifiables.
Sur l’original de notre bol, qui est exposé au Musée du quai Branly à Paris, ils ne portaient exceptionnellement pas de masques ni de tatouages! Je les ai rajoutés pour me rapprocher de leur norme. Autre variante, la femme portait initialement une jupette certainement grossièrement tissée avec des lanières pendantes, qui sont également un thème récurrent des mimbrenõs, mais nous retrouvons plus souvent une ceinture uniquement autour de la taille avec des lanières pendantes ! En général, la plupart du temps tout le monde est nu ! En ce qui concerne les tatouages, qui sont l’expression d’une écriture figurative connue par les Mimbres, précisons qu’ils étaient peints et non tatoués définitivement comme on l’entend aujourd’hui. La durée de vie de ces peintures était courte, il fallait donc les entretenir régulièrement, si ce n’est les modifier au fur et à mesure du statut de celui qui le portait.
EN SAVOIR PLUS SUR LES PARURES CORPORELLES AMERINDIENNES : Ces peuples se distinguaient entre eux par leur habillement corporel, pour ne pas dire leur nudité. Toute intervention sur le corps s’apparentait à un code, à un signe, à l’expression d’une humanité. Chaque société développe sa propre nudité qui obéit à des rituels, des règles, des mises en scène, des codifications. C’est un langage qui montre l’identité d’une personne au sein de son clan mais aussi de son voisinage. Habits, marques corporelles, bijoux, ornements végétaux, manifestaient une expression et une communication de son propre monde avec les voisins. Ainsi chacun peut immédiatement reconnaître l’identité d’autrui et surtout sa place dans le groupe. Le marquage du tatoué est ainsi régit par des codes précis qu’il serait malaisé d’enfreindre. Tout au long de son existence, l’individu revêtait son corps de motifs peints, variant selon son statut, son âge, son sexe ou les évènements de son existence. Le marquage corporel selon les circonstances, peut être tout aussi bien un signe de guerre, beauté, protection, rituel religieux mais aussi magie, en cela il devient le symbole manifeste d’une «organisation des apparences». Les couleurs les plus utilisées étaient le noir, le blanc, mais surtout le rouge. Le rouge renvoyait à toute une symbolique qui évoque à la fois la séduction, la protection, la colère, le prestige, la passion. Elle était liée au sang et à la vie ; elle protégeait et conviait celui qui l’honorait! Le rouge était fourni par la cochenille qui vivait sur les cactus. La peinture protégeait de la chaleur et de la transpiration, mais aussi des insectes à cause des substances odorantes qu’elles dégageaient. Il est à noter que les peintures des poteries Mimbres comportaient énormément d’insectes différents dont les moustiques et les maringouins, une variété particulièrement piquante ! Les Mimbres peignaient également de nombreux animaux et anthropomorphes avec des signes géométriques représentatifs de leurs perceptions qui peuvent s’assimiler à une véritable écriture ! Pour en terminer avec les tatouages qui font florès dans notre monde contemporain dit « civilisé », rappelons que les grecs anciens ne tatouaient que leurs esclaves! Autres temps autres mœurs!
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Charles C.Mann: 1491-New revelations of the Americas before Columbus-2005
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Woosley, Anne I. and Allen J. McIntyre.: Mimbres Mogollon Archaeology. Amerindian Foundation, Archaeology 1996 Series Jude Isabella: - a freelance science journalist based in Victoria, British Columbia - On the Trail of the Mimbres-, a publication of the Archaeological Institute of America – April 2013