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M156 – CHASSE ANTIQUE MINOENNE – 2011
Huile sur toile - diamètre 95 cm Châssis rond mobile avec un roulement à billes sur l’axe centralTout savoir sur cette toile
- 2011
- 156 - Chasse antique minoenne...
- 151 - Couple minoen en lutte avec deux lions
- 147 - Deux lions minoens chassent une chèvre sauvage
- 2010
- 150 - Chasse au taureau minoen
- 148 - Echec au saut
- 145 - Chasse minoenne...
- 144 - Portrait cycladique d'un couple...
- 142-5 - Bas-relief cycladique d'une mère...
- 139 - In hoc signo vinces
- 135 - Chien minoen qui se gratte et...
- 2009
- 137 - Portrait cycladique d'une mère...
- 130 - Scène chypriote guerrier arbre chien
- 129 - Scène de taurokathapsie
- 128 - Le minotaure au bouclier sacré ...
- 127 - Le minotaure aux symboles...
- 126 - Le minotaure à l'étoile...
- 124 - Thésée tue le minotaure
- 121 - Cervidé 2 minoen
- 120 - Le minotaure de Zino
- 119 - Anthropomorphisme féminin minoen
- 117 - Lion minoen de Phaistos
- 2008
- 095 - Cervidé dans une pleine lune
- 094 - Ronde d’un minotaure et d’une chienne…
- 093 - Cheval piqué par abeille avec cavalier...
- 092 - Sirène, courtisan et cheval de mer égéen
- 091 - Femme aurige avec cheval-oiseau et minotaure
- 090 - Cheval piqué par un scorpion
- 089 - Scène de combat à Hagia Triada
- 088 - Navire-squelette Colville sur mer déchaînée…
- 087 - Navire-squelette sur mer déchaînée…
- 086 - Combat singulier à Knossos
- 085 - Homicide à Knossos
Tout savoir sur cette toile
Nous voilà avec une chasse antique minoenne dans la période pré palatiale, donc particulièrement ancienne, puisque nous retournons environ 5000 ans en arrière. L'introduction du cuivre et son utilisation pour les outils et les armes, marque la fin du Néolithique en Crète. La théorie actuelle penche en faveur du fait que toute la région de l'Égée est à cette époque habitée d'un peuple désigné comme préhellénique ou égéen. L'Égypte semble trop lointaine pour exercer une grande influence à cette époque. Au contraire, c'est l'Anatolie qui joue un rôle probant dans l'initiation de la Crète aux arts des métaux. La diffusion de l'usage du bronze en mer Égée est liée à de larges mouvements de population depuis les côtes de l'Asie mineure vers la Crète, les Cyclades et le sud de la Grèce. Ces régions entrent dans une phase de développement social et culturel, marqué principalement par l'essor des relations commerciales avec l'Asie mineure et Chypre. Cependant la civilisation demeure néolithique, notamment dans la première partie de la période. Ainsi, peut-on noter, dans un premier temps, des changements davantage sur le plan de l'organisation et de l'amélioration des conditions de vie que sur le plan de la technologie. Pour l'agriculture, on sait grâce aux fouilles que presque toutes les espèces connues de céréales et de légumineuses sont cultivées et que tous les produits agricoles connus encore de nos jours comme l'huile, les olives, le vin et le raisin sont déjà produits à cette époque. Il semble que des grottes, comme à Miamou, Eileithyia, Arkalochori, Trapeza et Platyvola dans l'ouest de la Crète sont encore habitées pendant la période pré palatiale. Mais les vestiges d'habitations du minoen ancien découverts à Vassiliki, près d'Hierapetra montrent un important progrès par rapport aux huttes primitives de l'époque néolithique. Ces maisons avaient des murs épais, recouverts de plâtre et régulièrement divisées en chambres séparées.
Les 12 éléments figurant sur cette peinture, dont la stylisation m’est apparue d’une beauté indicible, proviennent chacun d’un sceau datant des origines de la glyptique minoenne pré palatiale. Bien entendu le monogramme de l’artiste, que vous avez certainement identifié, ne faisait pas partie des découvertes et je le regrette ! L'usage des sceaux en Crète provient probablement de Babylone ou d'Égypte, pour leur praticité dans l'identification ou la sécurisation de documents, et servaient également d'amulettes. Mais l'usage utilitaire des sceaux évolua vers un art de la taille de pierres. Le sceau, représentant essentiellement un signe, mena à ce qui peut être considéré comme une certaine forme d'écriture. Parmi les biens retrouvés dans les tombes minoennes, figurent souvent des sceaux, ce qui montre l'idée d'identification personnelle attachées à ces sceaux. Les premiers sceaux sont bien antérieurs aux premiers palais, et datent du milieu du IIIe millénaire av. J.-C., au cours de la seconde phase du pré palatial. Ils sont faits de matériaux tendres comme l'os, l'ivoire, la serpentine ou stéatite, importés de Syrie ou d'Égypte, sont de grandes tailles et ont presque tous été retrouvés dans des tombes de la plaine de la Mesara. Les formes habituelles sont des anneaux, des sceaux-cachets, des sceaux-boutons, des cônes, des prismes, et plus rarement des cylindres. Parfois ils ont la forme de créatures vivantes telles que singes, lions, taureaux, ou oiseaux. La surface plate peut être incisée avec des lignes, des croix, des étoiles ou des motifs en S ou en spirale, mais aussi bien avec des représentations d'animaux ou d'êtres humains comme des chasseurs. Les symboles hiéroglyphiques que l'on trouve sur les sceaux à la fin du pré palatial et par la suite semblent prouver qu'une forme d'écriture était déjà connue. On y trouve de grandes variétés de fleurs, animaux, d'insectes et plus rarement de figures humaines, ouvrant ainsi le chemin au style naturaliste de la période suivante. Les sujets sont inspirés de la nature : mollusques, poissons, oiseaux, branches, taureaux, lions dévorant des taureaux, bouquetins. Regardons en détail le tableau en partant de la signature, dans le sens contraire des aiguilles d’une montre: Nous avons d’abord un animal mâle non identifié qui semble être maintenu par une chasseresse ? Puis un chien, domestiqué par les chasseurs-cueilleurs depuis le Paléolithique, donc bien avant toutes les autres espèces actuelles. Les chasseurs-cueilleurs et les loups avaient plusieurs points communs : ils appartenaient à des espèces sociables, ils partageaient le même habitat et ils se nourrissaient des mêmes proies. Des études ont montré que les louveteaux capturés tout jeunes et élevés par des hommes s'apprivoisent et se socialisent facilement, d'autant plus qu'ils dépendent de leurs maîtres pour leur alimentation. L'adaptation à la vie avec les hommes a transformé ces animaux autrefois sauvages. Les plus anciens restes de chien domestique ont été trouvés dans les grottes de Goyet en Belgique et datent de 31.700 ans avant le présent. Mais retournons à notre peinture: Suit une autruche, puis une plante non identifiée, le monogramme de Philhelm, un cervidé blessé par une lance ou une sorte de pieu, attaché à une liane ou une corde ? Une nouvelle plante, ressemblant à deux grandes feuilles, et que l’on retrouve parfois sur l’île, ainsi représentée hiéroglyphée ; un chasseur avec son arc, un cervidé mâle et un poisson ! Au centre le soleil. La Crête étant une île méditerranéenne, le bleu de fond symboliserait et la mer et le ciel, mais cela vous l’avez peut-être déjà deviné ? Détail pratique : Ce tableau se regarde indifféremment sans haut ni bas que ce soit, puisqu’il est fixé sur son centre et que son axe monté sur un roulement à billes, lui permet une rotation bien entendu manuelle. Je ne voudrais pas terminer ce texte sans citer les ouvrages de Sir Arthur Evans 1851-1941 à qui je dois la plupart de mes sources dont le « Scripta Minoa », qui recense pas moins de 135 hiéroglyphes ainsi que des primitifs des classes linéaires (Oxford 1909)
LA CRITIQUE DE Jean-Paul GAVARD-PERRET :
Pouvoir de synthèse. Aussi bien avec les animaux que les êtres. Bref les créatures vivantes propres à générer une société riche d’une nouvelle « science » et capables de recréer l’art magnétique sous le fond bleu d’une raison conservatoire où se réunissent la puissance du feu intérieur.
Les œuvres de Philhelm restent des observatoires de solstices et d’équinoxes. L’artiste s’empare de tout (l’inverse du n’importe quoi) : à savoir des éléments qui pourraient encore avoir de l’influence sur nos communautés déliquescentes. Les assemblages graphiques recréent un cosmos organisé dans une « géographie » particulière et recomposée non pas cartes mais par signes.
Loin de tout disciple Philhelm impose ses messianismes. Ils rameutent l’espace et le temps. Ne cessant d’étudier les cultures les plus antiques l’artiste en cherche des dominantes qui résonnent encore aujourd’hui. Il en montre des pouvoirs absorbants de leurs invariants. Tout cela reste hélas sans influence. Il faudrait un poète comme Thoreau* pour dire les visions globalisantes de l’artiste fondamentaliste. Celui-ci reste au chevet des signes du passé. Il les aborde de manière systématique au moment où le monde tombe dans le virtuel en transformant le réel en ersatz.
L’artiste retrouve et cherche à comprendre les visions globalisantes en adaptant des « climatologies » oubliées. Analysant les signes tirés de ses « voyages » dans le temps, Philhelm recrée des espèces animales et humaines par courants concentriques. Savant universel à sa manière le peintre ne peut être qu’incompris. On a peur de ses reprises « pré-historiques », les équinoxes et les sagas qu’il en ramène pour un (improbable…) réveil.
Contre les myopies l’artiste impose une cosmogonie trans-historique. Isolant des éléments majeurs il instaure sa table « mendélienne » du monde. Fouillant mais ne confondant rien, l’artiste ne cherche pas des fusions improbables. Chaque œuvre est donc une pensée, un « rouage » qui remonte aux aubes de l’humanité.
Le primitif reste le plus sûr accès au futur. Encore faut-il accepter de se confronter à de telles images et leurs équilibres. Oui, chaque « pièce » est autant une science, une marche, un bien commun qu’une œuvre d’art. Atmosphère, milieu, espace tout y est concentré en clarté pour une phénoménologie d’un jugement revisité. Face aux troubles des images sans traces, l’artiste ne retient que ce qui fait sens et nature. Jean-Paul G-P.
*Une belle phrase qui résume le poète-naturaliste qu'était Henry David Thoreau, 1817- 1862 «Je partis dans les bois parce que je voulais vivre sans me hâter, vivre intensément et sucer toute la moelle secrète de la vie! »