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P175-Chasse amérindienne ordinaire chez les Mimbres du Mogollon en l’an 1000.
Acrylique sur toile 140 x 190cm sur un châssis mixte rectangulaire et demi-rond. - 2013.Tout savoir sur cette toile
- 2014
- 180 - Préliminaires amoureux chez les Mimbres
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- 175 - Chasse amérindienne ordinaire...
- 174 - Cinq vies des Mimbres de Mogollon
- 169 - L'ORIGINE DU TIGRE SUR TERRE...
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- 157 - Noyade des envieux par péché d’orgueil
- 154 - Dieu scandinave à cheval et un oiseau...
- 153 - La déesse de l’amour Freyja à cheval
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- 062 - L'APOCALYPSE
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- 059 - Le convoi fantastique 2
- 058 - Le convoi fantastique 1
- 057 - Réinterprétation des images ...
- 056 - Naissance du protestantisme ...
- 050 - L'alphabet de la mort
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- 048 - L'horloge des 12 dieux du vent...
- 2003
- 036 - les douze signes du zodiaque ...
- 035 - Etude couleurs pour LEO...
- 2002
- 034 - Les ménestrels
- 033 - Trois enfants aux oiseaux
- 2001
- 032 - De toutes les choses qu'on peut savoir
- 1999
- 030 - Fille au tambourin
- 029 - Du monogramme de Philhelm...
- 1998
- 028 - Le triomphe d'Anvers
- 027 - Etude pour le triomphe d'Anvers
- 026 - Sept enfants dansent une ronde...
- 025 - Danse 2
- 024 - Danse 1
- 1997
- 023 - Jeune cavalier...
- 021 - Cachette du monogramme de Philhelm
- 1996
- 022 - Glorification de l'abondance
- 019 - Le fils de Hans Leininger avec un chien
- 015 - Ab ovo...
- 013 - Croix humaine sur la flèche ...
- 012 - Apparition d'une créature ailée...
- 010 - Chiens andalous du 16ème
- 009 - Enfants avec une girafe
- 008 - Jeune fille en équilibre sur un crocodile
- 007 - Trois enfants et un félin dans une grotte
- 006 - L'attente du père
- 1995
- 004 - Les trompettes de Jéricho ...
- 1994
- 002 - Argentora
Tout savoir sur cette toile
Scène en 2 actes : Une chasse nocturne dans une zone circulaire auréolée d’un soleil naissant et la pénombre dans une caverne aux trois ours. Ainsi qu’une chasse diurne qui se termine avec un tranquille retour de chasse.
Si vous avez vu mon dernier tableau sur la vie des Mimbres : Cinq vies des Mimbres de Mogollon … (référence P174) et lu les commentaires le concernant, vous connaissez peu ou prou cette ancienne civilisation amérindienne qui a pratiqué cet art funéraire si singulier et qui a disparu définitivement il y a environ 1000 ans. Leur région est traversée par une rivière nommée entre-temps Mimbres par les Espagnols à cause des saules qui poussaient sur ses rives, c’était une oasis dans le sud-ouest sec où les nuages de pluie traversent d'Ouest en Est sur la crête de la montagne noire avant de verser leur pluie. Grace à l’étude des sédiments et des anneaux de croissance des arbres, nous savons que vers l’an 1000 eu lieu une succession de sécheresses éprouvantes entrecoupées de gigantesques inondations qui duraient presque une décennie. Mon texte n’ajoutera-t-il rien à ce que toi lecteur, sache déjà? Je n’ai pas écrit certaines redites a contrario, mais plutôt pour fournir une lecture cohérente à cette nouvelle narration plus verticale sur le sujet exclusif de la chasse amérindienne, qui je l’espère, ne dépassionnera pas l’aficionado de l’art philhelmien, si tant est qu’il ait jamais existé ?
Essayons quand même d’en savoir un peu plus ? Vous savez désormais que ce n’est qu’à partir de 1914, grâce à l’anthropologue et archéologue Jesse Walter Fewkes que cette civilisation a été découverte dans une région qui est nichée dans le coin sud-ouest du Nouveau-Mexique, déversant sur la frontière de l'Arizona et plongeant dans l'état mexicain de Chihuahua. Les archéologues considèrent les Mimbres comme un sous-ensemble de la culture Mogollon. L’art des Mimbres s’est révélé au travers de leurs seules poteries dites « classiques Noir sur Blanc ». Le terme Noir sur Blanc est trompeur car les températures de cuisson variées produisent des teintes allant de l’orange vif à brun roux au rouge et noir. Alors que leurs extérieurs non imprimés apparaissent banals dans la technique et la forme, leurs intérieurs peints sont magiques, à savoir une toile de représentations obsédantes d'animaux et parfois des humains avec des dessins géométriques complexes. Triangles et cercles sont les formes les plus couramment utilisées. Les variantes incluent des diamants, des croix et des spirales. Celles-ci, combinées avec des lignes fines et étonnamment cohérentes, forment des arrangements complexes, mais équilibrés. Ces motifs structuraux ont tendance à être orientés vers le centre du récipient, vers l'extérieur ou l'encadrement pour atteindre le fond du bol. Le remplissage borde habituellement le rebord de la cuvette. La vision totale du dessin se fait d'un seul coup d'œil, sans avoir à faire tourner le bol devant ses yeux. Les conceptions non-figuratives sont généralement divisées en quatre sections ou plus, partant du centre de la cuvette. Les divisions peuvent être en bandes et les modèles globaux également fréquents. Les sections rayonnantes sont subdivisées et remplies d'une infinité de formations triangulaires. Bien que les significations originelles aient été perdues dans la nuit des temps, la tension des motifs sombres et clairs suggère une lutte énergique des forces opposées. Les motifs triangulaires dentelés rappellent la foudre. Les curvilignes et spirales peuvent se référer à l'eau. Cette interprétation d’une écriture pictographique est plausible compte tenu de l'importance de l'eau pour la survie des Mimbres et la présence de l'imagerie religieuse pour obtenir de la pluie sur d'autres pots de Mimbres. Les peintures noires sur un fond blanc avec des nuances beiges et rouges créent un contraste saisissant. Elles sont curieusement trouées en leur centre par ce qu’on pourrait nommer «un trou de respiration» ?
La décoration interne et raffinée de ces poteries nous indique que ces personnes ont bénéficié d’une riche vie cérémonielle. Le défunt était enterré avec le bol placé à l’envers sur son crâne et agenouillé dans une grande jarre que l’on enfouissait sous l’habitation des survivants. Il semblerait que ces grandes jarres aient été préalablement utilisées comme réservoirs à liquides alcooliques à base de maïs ? Ce sont des symboles cultuels à nul autre pareil qui continuent à nous intriguer encore aujourd’hui. Précisons que la signification voulue ou véritable de ces peintures intérieures sur poteries reste un mystère, tant il est difficile d’interpréter ces images. Peut-être est-ce pour refléter symboliquement la vision du monde vivant au défunt ? Cependant il est clair que les peintures ont été faites tout au moins pour commémorer l’existence réelle ou imaginaire d’un être ou parfois d’une chose sinon d’un évènement ayant eu lieu dans la vie du défunt. En d’autres termes, si oui ou non les modèles simulent la réalité ou le fantasme, le fait demeure qu’en termes d’iconographie, ces images ont le potentiel pour nous illuminer sur cette ancienne et mystérieuse culture.
Le tableau qui nous concerne aujourd’hui est le rassemblement de 28 poteries différentes, bien entendu dans une scénographie chasseresse giboyeuse et une interprétation libre, orchestrées par votre artiste. Bien qu’une grande multitude d’individus, d’animaux et même d’insectes aient été retrouvés masqués ou tatoués d’un masque sur les peintures originelles, j’ai systématisé cette fonction sur l’ensemble des êtres vivants ou morts présents sur cette toile, avec quelques rares exceptions qu’il vous sera peut-être facile d’interpréter ? Il en est de même pour certains personnages qui n’avaient pas de cannes ou de tatouages claniques, j’ai transposé certaines figures géométriques vernaculaires de nombreux bols qui présentaient cette caractéristique si singulière et originale des Mimbrenõs! Nous savons depuis longtemps que leurs voisins, pour ne citer que les Pueblos Katchina portaient des masques élaborés pour pratiquer des danses sacrées afin d’implorer les dieux de la pluie et de la prospérité : les Mimbrenõs ont certainement pratiqué une forme précoce de cette religion ? Chez les Mimbres, pas de saison de chasse ni de pêche, il faut manger tous les jours ! L’essentiel de leur chasse était la sauvagine (oiseaux aquatiques sauvages) mais aussi les dindes, lapins, cerfs, antilopes, bisons et occasionnellement un ours ou lion de montagne. Ils utilisaient des pièges, des filets, des casse-têtes, massues, couteaux et projectiles comme des lances, bâtons de jet, arcs et flèches, mais aussi le feu pour encercler le gibier. Les armes présentées sont essentiellement des arcs et flèches qui ne sont jamais en action mais en représentation, exception faite du chasseur dans le coin inférieur gauche, modifié volontairement par votre artiste… Sur ce tableau, la concentration des éléments en présence nous renseigne sur le comportement des dix personnages, soit huit hommes et une femme enceinte porteuse de son enfant qui semble attendre sa sortie ? Un être anthropomorphique mi-cerf, mi-homme complète cette scène de chasseurs. Composition du gibier : Nous dénombrons 37 animaux différents, dont 28 entiers : 1 écureuil, 1 chauve-souris (souvent représentée dans l’iconographie des Mimbres), 2 antilopes dites d’Amérique, 3 lapins* (qui représentent quand même 26% de toutes les images figuratives des Mimbres parmi les mammifères non humains), 1 cerf, 1 coati qui est un cousin du raton-laveur, 1 félidé non identifié, 1 chien, 1 tatou, 1 âne, 1 autre animal non identifié, 1 scorpion, 4 insectes dont 1 curieusement corné considéré comme mythique, 4 ours grizzlys dont 3 dans une caverne, 1 cervidé blessé ou mort (au-dessus du panier porté par la femme) et 1 poisson. Nous avons 8 animaux partiels : 4 têtes de cerfs, 1 tête de mammifère aux grandes oreilles, 1 tête de lapin, 1 tête d’oiseau avec son long cou porté comme cimier par le grand chasseur central et 1 animal incomplet avec le tronc avant manquant et les pattes avant coupées (sa queue se termine en plumes d’oiseau, motif que l’on retrouve également assez souvent chez les mammifères et les poissons Mimbrenõs).
Nous découvrirons dans un prochain tableau qui aura pour thème la pêche, les particularités du bestiaire anthropomorphique et mythique de cette curieuse civilisation, bestiaire qui représente quand même 10% des représentations vivantes et non humaines sur une représentation de 733 figures. Le Monogramme de Philhelm que le coureur-chasseur porte à bout de bras est là pour nous rappeler que finalement nous sommes bien dans une fiction ?
*Les lapins étaient des symboles communs de la lune dans tout le sud-ouest et en Amérique Centrale, Les lapins ont été également une grande source de nourriture pour les Mimbres au cours de la période classique, comme les populations de grands troupeaux de gibier avaient été peu à peu appauvries certainement suite à des changements climatiques !
EN SAVOIR PLUS SUR LES PARURES CORPORELLES AMERINDIENNES : Ces peuples se distinguaient entre eux par leur habillement corporel, pour ne pas dire leur nudité. Toute intervention sur le corps s’apparentait à un code, à un signe, à l’expression d’une humanité. Chaque société développe sa propre nudité qui obéit à des rituels, des règles, des mises en scène, des codifications. C’est un langage qui montre l’identité d’une personne au sein de son clan mais aussi de son voisinage. Habits, marques corporelles, bijoux, ornements végétaux manifestaient une expression et une communication de son propre monde avec les voisins. Ainsi chacun peut immédiatement reconnaître l’identité d’autrui et surtout sa place dans le groupe. Le marquage du tatoué est ainsi régit par des codes précis qu’il serait malaisé d’enfreindre. Tout au long de son existence, l’individu revêtait son corps de motifs peints, variant selon son statut, son âge, son sexe ou les évènements de son existence. Le marquage corporel selon les circonstances, peut être tout aussi bien un signe de guerre, beauté, protection, rituel religieux mais aussi magie, en cela il devient le symbole manifeste d’une «organisation des apparences». Les couleurs les plus utilisées étaient le noir, le blanc, mais surtout le rouge. Le rouge renvoyait à toute une symbolique qui évoque à la fois la séduction, la protection, la colère, le prestige, la passion. Elle était liée au sang et à la vie ; elle protégeait et conviait celui qui l’honorait ! Le rouge était fourni par la cochenille qui vivait sur les cactus. La peinture protégeait de la chaleur et de la transpiration, mais aussi des insectes à cause des substances odorantes qu’elles dégageaient. Il est à noter que les peintures des poteries Mimbres comportaient énormément d’insectes différents dont les moustiques et les maringouins, une variété particulièrement piquante ! Les Mimbres peignaient également de nombreux animaux et anthropomorphes avec des signes géométriques représentatifs de leurs perceptions qui peuvent s’assimiler à une véritable écriture ! Pour en terminer avec les tatouages qui font florès dans notre monde contemporain dit « civilisé », rappelons que les grecs anciens ne tatouaient que leurs esclaves ! Autres temps autres mœurs !
Bibliographies: ◘ Embellir le corps - Les parures corporelles amérindiennes par Jérôme Thomas-2011- aux Editions CNRS.- ◘ 1491-New revelations of the Americas before Columbus-2005-Charles C.Mann. – ◘ Mimbres Painted Pottery-J.J.Brody-2004-School of American Research Press. - ◘ On the Trail of the Mimbres- By Jude Isabella, a freelance science journalist based in Victoria, British Columbia - A publication of the Archaeological Institute of America – April 2013.
Jean-Paul GAVARD- PERRET nous offre une libre interprétation de ce tableau que je vous laisse savourer:
Le chasseur troue l’éternité. Il montre à l’assassin le chemin, laisse monter la voix de l’animal, tisse son absence. Elle laisse au sol une trace. Chaleur accablante selon les experts. Mais erreur de pronostic quant à sa nature. Un ogre brouille les cartes.
La montagne étreint les flammes tandis que le chasseur déduit son présent du passé. Une théorie germe. De retour de sa quête un parlement de pucelles célèbre ses charmes.
Plus tard des mots habilleront son cadavre. Sa fougue animera les esprits : cela donnera un air de fête. Mais une pluie rare écartera le feu. Restera l’étrangeté qui sépare le monde des morts et celui des vivants.
Le même paysage n’y a pas les mêmes couleurs. On tente bien de donner des explications, de déplier des raisons. Toutefois elles s’emboîtent loin des êtres sans qu’ils en saisissent le fonctionnement sinon en une image tournante comme tourne le moulin.
C’est pourquoi des dieux on redoute le tonnerre. Il ne faut pas l’éveiller. Pour cela le chasseur a toujours marché en silence.
Il y avait dans ce silence une soumission de femme, de putain dont on mutile l’urne qu’on croît en flamme.
Quelqu’un le contraignait à son insu.
Quand l’ogre croisa son chemin il l’emmena dans la plaine, lui fit boire une potion. De celle qui réveille les morts, donne courage, dégrafe les corps.
L’ogre perdit un bras au cours d’un combat. Le chasseur du trancher ce qui restait pendu sous le dédale croissant de lune Son visage resta muet et impassible. Mille vibrations de douleur lui permirent de comprendre le sens de la chasse et de l’animal. Il a vécut sa présence en jumeau de la nuit.