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P166 – BRACTEATE D’UNE CAVALIERE ANTHROPOMORPHE ET DE SON SINGULIER CHEVAL.
Acrylique sur toile 80 x 110 cm.Tout savoir sur cette toile
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- 180 - Préliminaires amoureux chez les Mimbres
- 2013
- 175 - Chasse amérindienne ordinaire...
- 174 - Cinq vies des Mimbres de Mogollon
- 169 - L'ORIGINE DU TIGRE SUR TERRE...
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- 167 - LA LETTRE D’AMOUR YOUKAGUIRE
- 166 - BRACTEATE D’UNE CAVALIERE...
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- 163 - Victor Brauner, entends-tu ma musique ?
- 162 - Bractéates de 12 cavaliers en furie...
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- 160 - Clin d'oeil philhelmien à Victor Brauner
- 158 - Cheval scythe à l’arrière-train retourné
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- 154 - Dieu scandinave à cheval et un oiseau...
- 153 - La déesse de l’amour Freyja à cheval
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- 2009
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- 068 - Paon syrien XIème
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- 063 - Fabuleux orchestre anthropomorphe...
- 062 - L'APOCALYPSE
- 2005
- 060 - Fantaisie grotesque animalière
- 059 - Le convoi fantastique 2
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- 2003
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- 034 - Les ménestrels
- 033 - Trois enfants aux oiseaux
- 2001
- 032 - De toutes les choses qu'on peut savoir
- 1999
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- 029 - Du monogramme de Philhelm...
- 1998
- 028 - Le triomphe d'Anvers
- 027 - Etude pour le triomphe d'Anvers
- 026 - Sept enfants dansent une ronde...
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- 024 - Danse 1
- 1997
- 023 - Jeune cavalier...
- 021 - Cachette du monogramme de Philhelm
- 1996
- 022 - Glorification de l'abondance
- 019 - Le fils de Hans Leininger avec un chien
- 015 - Ab ovo...
- 013 - Croix humaine sur la flèche ...
- 012 - Apparition d'une créature ailée...
- 010 - Chiens andalous du 16ème
- 009 - Enfants avec une girafe
- 008 - Jeune fille en équilibre sur un crocodile
- 007 - Trois enfants et un félin dans une grotte
- 006 - L'attente du père
- 1995
- 004 - Les trompettes de Jéricho ...
- 1994
- 002 - Argentora
Tout savoir sur cette toile
PINACOTHEQUE / Il s’agit de mon septième tableau, issu des bractéates créés entre la fin du Vème et le milieu du VII siècle après Jésus-Christ, par les peuplades nordiques, pour disparaître définitivement sous cette forme jusqu’à nos jours. Vu l’extraordinaire originalité représentant ces êtres et ces symboles a contrario de toutes les figures contemporaines, je persiste en solitaire dans ma démarche bractéenne. Bien sûr, je n’ai respecté ni les formes originelles, ni leur présentation : les originaux sont toujours plus beaux ! Je les ai simplement adapté à ma manière, en voici le résultat que je vous laisse juger. Bien entendu il faut connaître tant soit peu l’histoire de ces bractéates pour s’introduire à l’intérieur du tableau et mieux en comprendre leur sens. Les légendes des précédents tableaux de ma Pinacothèque référencés P153, P154, diptyque 158-159, P162, P164 et P165 vous aideront pour peu que cela vous intéresse vraiment? Je joins à nouveau à la suite de ce texte, pour rappel, un petit condensé abordant le thème bractéate. Entrons un petit peu dans le tableau, sachant, et ce n’est pas évident, lorsqu’on apprend qu’il traite de la main du pouvoir des Dieux (Die Machthand der Götter) dans l’iconographie d’Odin*, avec sa dimension cosmique : Je sais, vous allez me dire que tout cela est indéchiffrable ! Oui, pour moi comme pour vous, avec notre mentalité contemporaine, mais rassurez-vous si j’en sais un peu plus, c’est uniquement parce que j’ai essayé de me documenter tant soit peu, par rapport aux médiévistes qui ont traité le sujet en profondeur, mais qui, hélas s’interrogent et/ou se contredisent souvent entre eux ! Il faut reconnaître que l’interprétation en est difficile, eu égard à l’écriture runique présente sur les bractéates, plus souvent associée à de la magie et par là-même, avec un code volontairement secret ? Les lettres paraissent n’avoir aucun sens sinon le seul pouvoir de leur présence, ce que nous retrouvons dans d’autres civilisations, pour ne citer que les mésopotamiens ! Rappelons qu’à ces époques, très peu de gens savaient lire, et que le simple fait de voir une écriture pouvait être de facto une reconnaissance divine pour les illettrés ! Tout cela est bien amphigouri, je le reconnais, mais tel est pourtant le sujet de mon tableau ! De plus les textes runiques de l’époque encore existants, restent rarissimes de nos jours. Sur ce tableau, à côté de ma signature, j’ai rajouté Philhelm avec sa traduction en vieux runique. Mais revenons à certains détails de ma peinture: la cavalière désarçonnée était un être surnaturel non identifiable au premier abord, peut-être un homme-oiseau désarticulé au départ ? Quoi qu’il en soit, alors que je préparais ma toile avec la mise en scène de mes différents personnages, par hasard, (mais il n’y pas de hasard ?) J’avais sous les yeux un texte citant une phrase d’Auguste Renoir qui m’a interpellé : « Si les femmes n’avaient pas eu de tétons, je crois que je n’aurais jamais fait de figures ! » Derechef, j’ajoutais des formes plus suggestives à mon hybride de cavalière. Quand au singulier et étonnant cheval, je n’ai pas de mots pour l’évoquer, aussi vous laisserai-je libre de le critiquer à votre souhait ! Quand à l’oiseau, il est tellement schématisé qu’il en devient incroyablement moderne ? Un entrelacs existant et non identifié est devenu un serpent en modifiant simplement les deux extrémités ! Le symbole central supérieur pourrait être un arbre de vie renversé, aussi renversé que le Monogramme de Philhelm à gauche qui semble s’être échappé des mains de notre curieuse créature. Vous avez bien compris que le véritable sens de cette composition reste une énigme sinon un rébus ? N’ayant pas la science infuse, loin s’en faut, je compte sur les aficionados des bractéates d’or pour me corriger et m’éclairer plus encore dans un proche futur, afin de mieux le transmettre ensuite aux plus curieux d’entre vous? Pour ceux qui se décideront à s’investir dans cette problématique tâche, je les invite à lire « Runeninschriften als Quellen interdisziplinärer Forschung » Publié par Klaus Düwel, Sean Nowak (référence du bractéate : IK 571 Gemarkung Dannau-C).
*Odin : ou Wodan en vieux-saxon ou Wotan en vieux haut-allemand.
BRACTEATE : Un bractéate du latin «bractea » est une fine pièce de métal. L’empreinte, frappée par estampage d’un seul côté sur un flan de métal très mince est en relief sur la face et en creux sur le revers. Le terme s’utilise aussi bien pour les monnaies que pour les médailles. Le motif est toujours central et circulaire, parfois abstrait pour notre compréhension. Le bractéate est presque toujours bordé d’un filet en cordelière ou d’une série de frises en zigzag délicatement ouvragées. Ces bijoux, qui se portaient attachés à une chaîne autour du cou, (les scythes et les celtes portaient des torques) étaient essentiellement fabriqués en Europe du Nord, surtout au cours de la période de migration que nous nommons les grandes invasions, soit à l’âge du fer germanique ou âge des migrations en Suède, ce qui inclut la période dite de Vendel, soit 550 – 793 après J.-C. ; mais le nom s’est vulgarisé ensuite pour citer les pièces d’argent produites plus tard, et ce, dans l’Europe Centrale au début du Moyen-âge. Il décrit également les pièces de monnaies de leurs voisins : les Huns, mais aussi ceux qui envahirent l’'Inde, dans le style de Gupta et certaines pièces de monnaies romaines. En ce qui concerne les premières créations des bractéates d’or, leur fabrication n’a pas excédé 150 ans entre la fin du Vème siècle et le milieu du VIIème, après le grand afflux de l’or suite aux sacs de Rome, celui de 410 par les Wisigoths et celui de 455 par les Vandales. A ce jour, il existerait encore un millier de bractéates d’or, parfois de bronze, répartis dans les différents musées et collections privées. Les premiers médaillons d’or étaient de vagues copies des monnaies romaines frappées par les empereurs romains du IVème siècle. Cependant l’évolution des figures s’éloigne très vite du modèle romain et se recompose selon une esthétique extrêmement déroutante, peut-être en relation avec la mythologie nordique, mais elle semble également imaginaire ? Même les inscriptions runiques sur certaines médailles semblent n’avoir aucun sens, sinon des mots magiques ? Les bractéates sont souvent tenues pour des amulettes, certaines servaient d’obole à Charon, placées dans la bouche ou sur les yeux du mort ! En ce qui concerne les monnaies bractéates, aucune légende runique ne transcrit ou ne traduit de près ou de loin les légendes monétaires latines, preuve que les Scandinaves n’attachaient aucun intérêt au sens de celles-ci, mais seulement à leur aspect matériel. Malgré leur aspect monétiforme, les bractéates runiques semblent absolument indépendantes des monnaies runiques qui n’apparaissent que quatre siècles plus tard ! Et pour revenir à notre tableau, puisque désormais, femme anthropomorphe il y a, au centre de cette toile, elle ne peut être que la déesse Freyja, par la volonté de votre artiste préféré. Freyja était une divinité Vane de la tribu des Vénètes. Elle était une des déesses les plus populaires du panthéon scandinave, divinité de l’amour et de la beauté, mais aussi de l’intimité, de l’attirance entre personnes, de la richesse, de la magie, de la terre, de la fertilité et de la guerre. Elle était pour les nordiques, l’équivalent de Vénus et d’Aphrodite. C’est à ce titre que Freyja était considérée comme la première des Walkyries. Richard Wagner la transpose dans «Der Ring des Nibelungen ».
Ce tableau a inspiré Jean-Paul Gavard-Perret qui a écrit le texte ci-après :
LA CAVALIERE HYBRIDE
Etait entrain de vivre en n’étant peu quoique bonne vivante. Comme chacune aurait pu faire quelque chose de bien et complètement si de son cheval était tombée. Mais n’écoutait que sa puissance. Etant une, elle était elle mais pas complète, complètement. Se prenant pour un ange. Quelqu’une entrain de vivre tant bien que mal, allant en chevauchant. Ni franche du collier, ni complètement royale. Ecuyère odalisque qui en amour pouvait plaire, mais jamais achevant pour anticiper la perte et le pas à avoir à se remettre en selle. Ce qu’elle faisait était parfois agréable sûrement même puisque certains disaient qu’ils trouvaient ça beau. Pourtant elle ne donnait pas l’essentiel, se retirant très vite dès qu’elle était à terre. Si bien que parler avec elle resta impossible. Déroutante sans doute. Complètement absurde au demeurant. Et en ligne de fuite, en percée victorieuse entre les rangs du même qu’elle refusa comme son peintre le refuse.
La stagnation est neutralisée par une échappée sans retour soulignée par la démarche bractéenne de Philhelm. Essor de la peinture s’accomplissant hors chrysalide. Et voici le voyeur désormais seul parmi les décombres du temps aux prises avec cette bouche de lumière, cette coque de joie rose ouverte susceptible de donner forme au désir, de l’éduquer plutôt par un tour de manège. Reste cette compétence jubilatoire de l’artiste à traquer la figure jusqu’aux limites extrêmes du temps. Parvenu à son terme il épanouit sa plénitude par ce retour amont. La surface plane se commue en profondeur au point d’apparaître comme une invention. Regard renouvelé en un point où la notion de rapport s’efface vers l’absolu d’une présence ineffable soustraite aux repères convenus de l’espace-temps. La cavalière est livrée à l’aventure de l’ineffable traversée. Projet de conquête. Objet de convoitise.