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P162 - Bractéates de 12 cavaliers en furie dans une chasse à la femme …2012.
Acrylique sur toile 125 x 190 cmTout savoir sur cette toile
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- 174 - Cinq vies des Mimbres de Mogollon
- 169 - L'ORIGINE DU TIGRE SUR TERRE...
- 2012
- 168 - L'ORIGINE DU CHEVAL SUR TERRE...
- 167 - LA LETTRE D’AMOUR YOUKAGUIRE
- 166 - BRACTEATE D’UNE CAVALIERE...
- 164 - Diptyque bracteates des dieux ....
- 163 - Victor Brauner, entends-tu ma musique ?
- 162 - Bractéates de 12 cavaliers en furie...
- 2011
- 161 - Enlévement d'une joyeuse sabine
- 160 - Clin d'oeil philhelmien à Victor Brauner
- 158 - Cheval scythe à l’arrière-train retourné
- 157 - Noyade des envieux par péché d’orgueil
- 154 - Dieu scandinave à cheval et un oiseau...
- 153 - La déesse de l’amour Freyja à cheval
- 152 - Entre la mort d’un fils et le désespoir...
- 2010
- 140 - Déplacement royal d'Hor-Aha...
- 138 - Japonisme d'Aristote...
- 134 - Catdog
- 2009
- 118 - La bête de l'Apocalypse...
- 116 - Entrelacs chien et chienne...
- 2008
- 098 - Rapace avec poisson
- 097 - Le taureau à l'épi...
- 096 - Cheval couché
- 2007
- 133 - Hommage à Victor Brauner
- 084 - Femme aurige celte dans pleine lune
- 2006
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- 068 - Paon syrien XIème
- 067 - Ziz bird ...
- 066 - Antilope fatimide
- 065 - Zébu d'Asie centrale
- 064 - Oiseau Manisès XVIème
- 063 - Fabuleux orchestre anthropomorphe...
- 062 - L'APOCALYPSE
- 2005
- 060 - Fantaisie grotesque animalière
- 059 - Le convoi fantastique 2
- 058 - Le convoi fantastique 1
- 057 - Réinterprétation des images ...
- 056 - Naissance du protestantisme ...
- 050 - L'alphabet de la mort
- 2004
- 049 - Bacchus
- 048 - L'horloge des 12 dieux du vent...
- 2003
- 036 - les douze signes du zodiaque ...
- 035 - Etude couleurs pour LEO...
- 2002
- 034 - Les ménestrels
- 033 - Trois enfants aux oiseaux
- 2001
- 032 - De toutes les choses qu'on peut savoir
- 1999
- 030 - Fille au tambourin
- 029 - Du monogramme de Philhelm...
- 1998
- 028 - Le triomphe d'Anvers
- 027 - Etude pour le triomphe d'Anvers
- 026 - Sept enfants dansent une ronde...
- 025 - Danse 2
- 024 - Danse 1
- 1997
- 023 - Jeune cavalier...
- 021 - Cachette du monogramme de Philhelm
- 1996
- 022 - Glorification de l'abondance
- 019 - Le fils de Hans Leininger avec un chien
- 015 - Ab ovo...
- 013 - Croix humaine sur la flèche ...
- 012 - Apparition d'une créature ailée...
- 010 - Chiens andalous du 16ème
- 009 - Enfants avec une girafe
- 008 - Jeune fille en équilibre sur un crocodile
- 007 - Trois enfants et un félin dans une grotte
- 006 - L'attente du père
- 1995
- 004 - Les trompettes de Jéricho ...
- 1994
- 002 - Argentora
Tout savoir sur cette toile
Nous voilà à nouveau dans l’univers des peuplades nordiques pré-viking du Vème au milieu du VIIème siècle à cheval entre l’âge des migrations et celui de Vendel. Rien de nouveau sous le soleil si vous avez lu, à défaut de l’avoir entièrement mémorisé les légendes de mes tableaux P153 et P154 qui traitaient chacun d’un seul bractéate. Nous voilà transportés dans une véritable horde sauvage de 12 cavaliers, chacun issu d’un bractéate, datant de la période concernée et retrouvé dans une zone géographique qui va principalement de l’Allemagne du Nord, en passant par le Danemark, la Suède et la Norvège. A part quelques exceptions, la plupart ont été réalisés par des artisans différents, mais selon un style que j’aimerais qualifier à la fois d’identique et inimitable, s’il n’avait pas précisément été continuellement imité par d’autres créateurs anonymes, et ce, sur une période qui n’a pas dépassé 150 ans ! La variété des styles extraordinairement originaux, m’a obligé à leur donner une trame commune pour qu’il y ait un semblant de cohérence dans un tableau qui s’achève dans une incohérence incontrôlée. Chaque cavalier est en mouvance dans un cercle jaune qui rappelle son origine circulaire. Et pour cause, puisque nous assistons à une cavalcade folle peut-être commanditée par le personnage isolé à l’extrême droite dans son bractéate singulier entouré d’inscriptions runiques, et ce, dans une gestuelle de détresse ? : Est-ce sa femme ou sa promise qui s’enfuit, et qu’il faut ramener morte ou vive ? Trois couleurs pour trois forces différentes délimitent le drame qui se joue : rouge, noir et magenta. Les éléments en présence sont une femme, treize hommes, cinq chiens, douze oiseaux isolés, trois oiseaux intégrés dans les coiffes, un œuf en haut à droite, une étoile en haut à gauche et différents symboles runiques non identifiés. Presqu’au centre du tableau le monogramme de votre artiste stylisé « runiquement », puisque comme vous le savez déjà, le monogramme de Philhelm était déjà connu à cette époque alors que son créateur n’était pas encore de ce monde ! Encore un petit clin d’œil à l’intemporalité de ce drame surréaliste et exquis annonceur de cadavres? Mais pour peu que le tableau vous intéresse encore et que vous soyez attentif à la représentation des chevaux, de leurs cavaliers ainsi que des oiseaux qui les accompagnent, (j’oubliais les chiens !) recherchez dans la riche iconographie de l’art animalier que nous connaissons tous quelque représentation plus intrigante de cavaliers ou d’oiseaux ? En ce qui me concerne, j’avoue n’en avoir pas encore trouvé et pourtant je croyais presque à l’exhaustivité de mes archives iconographiques. Cela est bien entendu merveilleux pour tout ce qui reste à découvrir ! Mais le plus curieux est encore que dans notre imaginaire nous associons ceux qui les ont créés à des barbares, pour ne pas dire des vandales puisque c’est bien d’eux qu’il s’agit ! Oui les mêmes vandales qui saccagèrent Rome l’orgueilleuse en 455 et qui à leur retour créèrent ces merveilleuses médailles !
Bractéates : Un bractéate (voir photo plus loin) du latin « bractea » est une fine pièce de métal. L’empreinte, frappée par estampage d’un seul côté sur un flan de métal très mince est en relief sur la face et en creux sur le revers. Le terme s’utilise aussi bien pour les monnaies que pour les médailles. Le motif est toujours central et circulaire, parfois abstrait pour notre compréhension. Le bractéate est presque toujours bordé d’un filet en cordelière ou d’une série de frises en zigzag délicatement ouvragées. Ces bijoux étaient essentiellement fabriqués en Europe du Nord, surtout au cours de la période de migration que nous nommons les grandes invasions, soit à l’âge de fer germanique (en Suède ce qui inclut l' ère Vendel), mais le nom est également utilisé pour produire des pièces plus tard, d' argent produit dans l'Europe centrale au début des années Moyen Age. Il décrit également des pièces des voisins Huns et de l'invasion des Huns de l'Inde, dans le style de Gupta et pièces de monnaie romaine. Leur fabrication n’a pas excédé 150 ans entre la fin du Vème siècle et le milieu du VIIème, après le grand afflux de l’or suite aux sacs de Rome, celui de 410 par les Wisigoths et celui de 455 par les Vandales. Pour en terminer avec Rome, les Sarrasins firent de même en 846 et les Normands en 1084! Revenons à nos nordiques: Leur modèle fut incontestablement offert par les médaillons d’or que frappaient les empereurs romains du IVème siècle. Cependant l’évolution des figures s’éloignent très vite du modèle romain et se recompose selon une esthétique extrêmement déroutante, peut-être en relation avec la mythologie nordique, mais elle semble également imaginaire ? Même les inscriptions runiques sur certaines médailles semblent n’avoir aucun sens, sinon des mots magiques ? Les bractéates sont souvent tenues pour des amulettes, certaines servaient d’obole à Charon, placée dans la bouche du mort ! En ce qui concerne les monnaies bractéates, aucune légende runique ne transcrit ou ne traduit de près ou de loin les légendes monétaires latines, preuve que les Scandinaves n’attachaient aucun intérêt au sens de celles-ci, mais seulement à leur aspect matériel. Malgré leur aspect monétiforme, les bractéates runiques semblent absolument indépendantes des monnaies runiques qui n’apparaissent que 4 siècles plus tard ! Et puis n’oublions pas que les peuples d’origine scandinaves donnèrent les noms de ces dieux aux jours de la semaine : Tyr était fêté le mardi (en Angleterre, Tyr est devenu Tyg, qui a donné le jour Tuesday.), Odin était fêté le mercredi (devenu Woden ou Wotan, qui a donné le jour Wednesday.), Thor était fêté le jeudi (Thunor a donné Thursday.) et pour conclure : Freyja était fêtée le vendredi d’où Friday ! Et pourquoi ne feriez-vous pas de Friday le jour de l’Amour ?
Inscriptions des runes : L'usage des runes sur les bractéates est relativement courant pour y inscrire un texte, ou plus généralement quelques mots. Mais parmi tous les mots ou textes que l'on peut y découvrir, certaines séquences reviennent de manière récurrente : ALU, LAUKAZ, AUJA, LATHU et le FUTHARK complet ou abrégé sont les plus fréquentes. Il faut par ailleurs être averti que les runes se lisaient assez indifféremment de gauche à droite (elles sont alors généralement dans le sens "normal" de la lecture latine) ou de droite à gauche (sens inversé, qui était le sens normal au début). L'usage des runes sur certaines médailles peut paraître anodin (un nom propre, par exemple), mais très souvent, il peut être rapproché de l'utilisation de la magie. A ce sujet, il faut garder à l'esprit que dans le contexte païen de l'époque (entre le Vème et le Xème siècle), les hommes avaient une toute autre façon d'envisager les relations avec les dieux et les esprits.
ADDENDUM : Jean-Paul Gavard-Perret, critique d'art, a bien voulu commenter ce tableau :
LES CAVALIERS DE L’APOCALYPSE COMME CHANTE L’OISEAU OU BRILLE L’ETOILE
Et si Philhelm était le dernier des peintres surréalistes ? Avec le poète Paul Sanda* il est un des seuls à pousser plus loin un héritage galvaudé parfois par ses propres maîtres (André Breton, Paul Eluard).
Dans son tableau chaosmique se retrouve un art si singulier puisé aux racines les plus parlantes mais oubliées. Elles sont exhaussées avec une manière de caresser l’écart qui dépasse tous les traités archéologiques.
Dans le rouge et le noir des signes anciens marqués des sollicitations du futur rentrent en un étrange jeu d’échec où les cavaliers sont des rois nus.
S’ouvre la plénitude d’un temps disparu qui atteste de sollicitations neuves jamais séparées de fondamentaux oubliés.
Dans l’action de peindre, dans l’imminence du présent demeure une secousse augurale où la vie semble frappée d’une sorte d’absolu.
Les motifs font retentir un appel des profondeurs paradoxalement astronomiques. Tout se rejoint : la vie et la mort, le réel et l’imaginaire, le passé et le futur, le haut et le bas ; le communicable et l’incommunicable.
Ne se voulant en rien théoricien d’une révolution de l’art, l’artiste fait mieux il demeure le porteur d’un idéal orgueilleux et modeste.
Se retrouve une intransigeance qui n’outrepasse pas les droits de son autorité « terrestre » pour le reste l’artiste s’en remet à la force de sa création fulgurante.
Surgit une fois de plus un monde stupéfiant, bizarre, insolite qui remplace l’occultation par l’occulte. Face à la médiocrité de notre monde Philhelm offre son surréalisme fait d’une liberté de circulation dans les cultures oubliées.
L’artiste reste donc un des rares insurgés. Il ne brûle pas de faire carrière dans la peinture mais dynamite tout ce qui existe autour de lui, autour de nous.
Les cavaliers jouent ainsi leurs osselets regardant fixement les nuages rouges ou noirs. Ils n’ont pas encore touché terre : une joyeuse fièvre se perd au centre de leur être.
Rien de ce qu’on voit habituellement n’est sous les yeux. Pourtant dans ce monde on se sent être et comme les chevaux on mord avec délice les deux couleurs chères à Stendhal.
S’y développe les mouvements qui ne se peignent nulle part ailleurs. L’inconnu laisse sa trace sur la banquise brûlante d’une utopie que l’œil n’arrête pas et que le geste crée.
JPGP.
*Paul Sanda: poète français, vociférateur, plasticien, ésotériste, évêque gnostique syriaque orthodoxe et cætera.