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B155 – CHASSE ANTIQUE ACHÉMÉNIDE – 2011.
Huile sur toile - diamètre 95 cm Châssis rond mobile avec un roulement à billes sur l’axe centralTout savoir sur cette toile
- 2011
- 155 - Chasse antique achéménide...
- 2010
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- 146 - Liberté, quand les Dieux...
- 143 - Sceau de Bel-Mushallim...
- 110-5 - DIPTYQUE B109 & B110
- 110 - Quand les poissons sortirent de l'eau..
- 2009
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- 123 - Ronde légumenomorphe d'Ur...
- 115 - Deux chameaux en lutte...
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- 113 - Centaure cornu ailé sassanide
- 112 - Cheval ailé sassanide
- 111 - Quand une balinaise embarque avec Benu...
- 109 - Quand les Dieux étaient des hommes...
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- 107 - Tall Munqaba 1
- 106 - Quand une reine nue sollicite l'intercession...
- 105 - Quand Râ, Horus et Isis étaient ...
- 104 - ADDA le scribe
- 103 - Sceau de Tariba Ishtar
- 2008
- 102 - Quand un roi sumérien rencontre son dieu
- 101 - L'Arbre de Vie dans son jardin babylonien
- 100-5 - B99 & B100 Diptyque babylonien
- 100 - Sceau de Talmi-Teshub roi...
- 099 - Laisse-le, lui qui croit en toi...
Tout savoir sur cette toile
Quelques mots sur la civilisation achéménide pour situer le thème dans le temps: L’Empire achéménide (Vieux perse: Haxâmanishiya), est le premier des Empires perses à régner sur une grande partie du Moyen-Orient. Il s'étend alors au nord et à l'ouest en Asie Mineure, en Thrace et sur la plupart des régions côtières de la mer Noire; à l'est jusqu'en Afghanistan et sur une partie du Pakistan actuels, et au sud et au sud-ouest sur l'actuel Iraq, sur la Syrie, l'Égypte, le nord de l'Arabie saoudite, la Jordanie, Israël, le Liban et jusqu'au nord de la Libye. Le nom «Achéménide» se rapporte au clan fondateur qui se libère vers 556 av. J.-C. de l’État des Mèdes, auparavant son suzerain ; ainsi qu'au grand empire qui résulte de la fusion des deux ensembles. L'empire fondé par les Achéménides menace par deux fois la Grèce antique, conquiert l’Égypte et prend fin, conquis par Alexandre le Grand, en 330 av. J.-C. Venons-en au thème du tableau : La chasse royale, elle est sûrement le loisir favori des rois et des princes. Elle présente en effet l'avantage de constituer une très bonne préparation physique pour le jeune noble, et un évènement au cours duquel il peut montrer son courage, son habileté et sa puissance (le premier trait lui est réservé). La chasse est pratiquée dans les pairidaeza, parcs clôturés de grande étendue: le mot signifiant en effet «ayant une clôture de tous les côtés». Ces jardins sont à la fois des lieux de détente et d'agrément, aménagés par des horticulteurs, et d'immenses réserves de chasse. Les techniques de chasse sont variées: à pied, à cheval, en char; utilisant l'épée, l'arc, le javelot, ou le filet. Le combat du lion avec l’homme: Une telle présentation de conflit est en harmonie avec l'image du lion comme l'animal le plus puissant, et sa domination signifie le transfert de sa force à l’homme. Notons néanmoins que chez les Assyriens, par exemple, les palais s’ornent de cruelles scènes de chasse, chez les Achéménides, on trouvera souvent de paisibles processions des peuples tributaires ou des lions majestueux sans expression de férocité apparente, comme à Suse.
Voyons maintenant les détails iconographiques : Sa présentation sans haut, ni bas normalisé, ainsi que son cinétisme rotatoire lui confère un certain symbolisme que je vous laisse analyser si besoin était !. Autre particularité, a contrario des éléments achéménides tout autour de la toile, les oiseaux centraux sont assyriens, fidèles à leur représentation originale. Pour ceux qui désirent en savoir encore plus sur les différents composants présents sur le tableau, et ce, dans le sens contraire des aiguilles d’une montre, en commençant en bas près de la signature , nous avons un cavalier néo-élamite tirant une flèche, un Arbre de Vie, un lion combatif, un nouvel Arbre de Vie, un monstre déifié, considéré comme un Dieu étranger chez les égyptiens, car venant d’Arabie, il s’agit de « Bès », parfois représenté soulevant et étranglant deux cerfs rouges, pour récupérer leurs bois pour une raison apotropaïque, fonction encore utilisée de nos jours par certains chamanes pour détourner tout danger et assurer la protection de leurs commanditaires. (Dixit Léon Heuzey, archéologue 1879). Suit un nouvel Arbre de Vie, vous noterez la grande variété de ceux-ci ! Vient un nouveau cavalier néo-élamite avec une lance contre un lion combatif, suivit par un deuxième plus paisible. Puis nous découvrons une plante seule avec sa racine, mais plus souvent représentée portée à bout de bras par la déesse mésopotamienne de la végétation. Vient ensuite un scorpion anthropomorphe femelle, un dernier Arbre de Vie, un autre anthropomorphe oiseau mâle d’apparence royale. Rappelons qu’en Mésopotamie, lorsque nous trouvons deux personnages face à un Arbre de Vie, c’est pour signifier leur volonté d’atteindre ou d’acquérir l’immortalité. Pour terminer la boucle, nous découvrons un bourgeon de lotus qui diffère de la symbolique égyptienne présentant toujours la fleur voire la plante entière. Quittons le pourtour pour progresser vers le centre en traversant un espace marin avec un symbole sacré en forme de losange, particulièrement récurrent dans la glyptique de l’époque, mais dont la signification n’a jamais été vraiment élucidée, parfois considéré comme l’œil divin qui voit tout. Un poisson, qui comme vous le savez représente pour les mésopotamiens l’origine de l’humanité. Le cœur du tableau finit avec les six oiseaux assyriens.
Assyrien : L’Assyrie est une ancienne région du Nord de la Mésopotamie qui tire son nom de la ville d’Assur.
Néo-élamite : vient de l’Elam, province perse 1100- 539 av.J.-C.)
Scorpion anthropomorphique : Le protecteur et le défenseur du chemin qui mène au soleil couchant pour lui permettre de faire son long voyage jusqu’au lever du jour. Sa tête touche la terrasse des cieux ! (Mais vous le connaissez déjà grâce à mon tableau B110 !)
LA CRITIQUE DE JEAN-PAUL GAVARD-PERRET : L’éternité tourne en rond. Mais dans le disque l’énergie est centuplée par ce que la peinture induit et qui domine le Temps et l’Espace. L’orphisme que Philhelm crée infusent dans l’art quelque chose qui n’est plus de l’ordre du souvenir ou de l’évocation en dépit de la précision des éléments qu’il insère dans sa peinture. Il écarte tout ce qui est de l’ordre de la nostalgie, du statisme, de la douleur. Ils ouvrent par ses « citations », ses couleurs et sa narration un « art-action » mâtiné de volonté, d’optimisme. La géométrie et les forces formelles alimentent un futuriste des plus paradoxal.
Cette « chasse antique achéménide » comble un manque, corrige une atrophie et soigne une myopie avec une série de référentialités nécessaires capables de remettre en perspective la prétendue subversion de l’art institutionnel. Philhelm en brouille les pistes en proposant d’autres indices et en pénétrant une problématique bien plus intéressante. La composition picturale, la vision qu’elle induit par-delà même sa symbolique obligent à réviser bien des certitudes.
« Conservatrice » (ou « réactionnaire ») par essence mais d’un conservatisme qui permet de faire ressurgir des schèmes perdus la peinture n’est plus ennemie de la volonté de puissance. Elle sort la figuration comme le symbolique du long exercice d’imbécilité où ils étaient endormis. Il ne sera donc pas facile de se débarrasser de Philhelm. Insolent à sa manière il envoie ferrailler dans le vide les démagogues de la dérision. Il exploite des tempêtes mais avec finesse, componction. C’est là une réaction convulsive au mouvement d’affaissement de notre époque. Une liberté nécessaire par le jeu de la contrainte conduit la peinture « héraldique » à assurer pleinement son rôle.